Le puffin yelkouan

Le puffin yelkouan

Le puffin yelkouan (Puffinus yelkouan) est un oiseau pélagique, de la famille des albatros (Procellariidés). Son plumage du dessus est brun noirâtre, celui de dessous blanc. Les flancs, le côté du cou et le bord des ailes sont bruns « sales ». 

Il possède un bec noir pourvu de narines tubulaires. Il a longtemps été considéré comme une sous-espèce du Puffin des Anglais (Puffinus puffinus), mais il constitue désormais une espèce à part entière.

Cet oiseau marin appartient à la famille des Procellariidés. Ses pattes sont palmées et l’espèce n’a pas de dimorphisme sexuel.

  • Taille : 34-39 cm
  • Envergure : 78-90 cm
  • Poids : 330-480 g

Zones de répartition naturelle du puffin yelkouan

Le Puffin yelkouan est strictement endémique du bassin méditerranéen. La distribution de l’espèce s’étend des îles françaises (îles de Marseille et îles d’Hyères) jusqu’à la Turquie. On retrouve ainsi des populations sur plusieurs îlots de Sardaigne, des îles maltaises, des îles grecques, des îles croates, des îles d’Albanie, …En France, on retrouve la majeure partie de la population sur les îles d’Hyères (Port-Cros, Le Levant et Porquerolles) mais aussi sur les îles de Marseille (Archipel de Riou) Les effectifs de l’espèce sont mal connus, on les estime entre 10 000 et 50 000 couples, Birdlife International parle de 13 000 à 33 000 couples.

Une des principales incertitudes concernant les effectifs est la Turquie où les effectifs ne sont pas connus (avec précision). La Grèce abriterait entre 4000 et 7000 couples, l’Italie entre 7000 et 14000 couples et Malte près de 1500 couples. La population française est estimée à plus de 500 couples dont 90 % seraient présents sur les îles d’Hyères, le reste serait principalement situé sur les îles de Marseille.

    Biologie

    Écologie

    L’espèce est strictement insulaire, on la retrouve uniquement sur les falaises escarpées des îles et des îlots rocheux méditerranéens (endémique de Méditerranée). Elle est également pélagique, passant ainsi une grande partie de sa vie en haute mer notamment pour l’alimentation. Mais on peut toutefois la rencontrer à proximité des côtes, c’est le cas à proximité des îles d’Hyères où des « radeaux « à puffins peuvent être observés.

    Comportement

    Le Puffin yelkouan niche en colonies de tailles variables (de plusieurs dizaines à plusieurs centaines de couples), et pouvant être localement mixtes (Puffin yelkouan / Puffin cendré). La recherche de nourriture se fait également en groupes formant parfois des radeaux de plusieurs milliers d’individus. L’espèce est fidèle à vie à son partenaire mais également à son site de reproduction. Le couple revient ainsi d’année en année nicher dans le même terrier.

    L’espèce est migratrice mais ses zones migratoires sont encore peu connues, certainement localisées à l’est de la Méditerranée (Golfe du Lion, Mer noire).

    Reproduction

    La saison de reproduction de l’espèce débute dès le mois de novembre avec l’arrivée des individus prospecteurs sur les sites de nidification. Les couples déjà formés les années précédentes peuvent arriver un peu plus tard. Le Puffin yelkouan niche sur les falaises escarpées des îles et des îlots rocheux dans des cavités, des anfractuosités rocheuses ou dans des terriers. Ces derniers sont généralement composés d’un couloir plus ou moins long et sinueux terminés par une chambre incubatrice (la présence de ce couloir représenterait une forme de protection contre les prédateurs). Aucun matériel n’est apporté pour constituer le nid, l’œuf est déposé directement sur le sol dans la chambre incubatrice. La femelle pond un seul œuf blanc que les deux parents vont incuber durant 50 à 55 jours. Les jeunes seront nourris alternativement par les deux parents (un adulte restant avec le jeune pendant que l’autre parent s’absente jusqu’à 4 jours pour rechercher de la nourriture), et prendront leur envol 60 à 68 jours plus tard. Le Puffin yelkouan est un oiseau marin longévif à maturité sexuelle tardive.

    Régime alimentaire

    Le régime alimentaire du Puffin yelkouan est constitué uniquement de poissons et de crustacés pélagiques. Toutefois les espèces consommées ne sont pas encore connues précisément. Pour capturer ses proies, il est capable de plonger jusqu’à 40 m de profondeur. L’espèce est capable également de s’alimenter, comme d’autres oiseaux marins (cas du Goéland leucophée (Larus michahellis)) des rejets de la pêche industrielle. Il est donc possible d’observer des individus derrière les bateaux de pêche.

    Menaces

    Le Puffin yelkouan est confronté à une multitude de menaces que ce soit à terre (sur ses sites de nidification) ou en mer lors de la recherche de nourriture. Une des principales menaces affectant l’espèce semble être les invasions biologiques et l’action négative de ces prédateurs introduits aux différents stades biologiques. 

    Les rats noirs (Rattus rattus) occasionneraient ainsi une prédation sur les œufs et les jeunes poussins, les chats harets (Felis catus) sur les adultes et notamment les individus prospecteurs et le Lapin de Garenne (Oryctogalus cuniculus) provoque un effondrement des terriers de nidification lors de la construction de galeries. 

    Les captures accidentelles d’adultes par les filets de pêche et les palangres représentent la principale menace de l’espèce en milieu marin. Ainsi chaque année, plus de 800 individus meurent chaque année piégés dans les filets de pêche. La menace représentée par les palangres a été identifiée plus récemment, notamment au niveau du golfe du Lion, dans le détroit de Bonifacio, en Italie et dans les eaux maltaises. A ces captures accidentelles, il faut rajouter également l’impact négatif des pêches sur les populations de proies de l’espèce.

    On pourrait également citer comme menaces les dérangements sur les sites de nidification par les activités touristiques, l’urbanisation côtière en Méditerranée, les dérangements lumineux et sonores à proximité des sites de nidification, la menace de déversements d’hydrocarbures en Méditerranée suite à une augmentation du trafic maritime, le réchauffement des eaux Méditerranéenne…